Luigi Di Donna met Tours à nu

Le grand photographe de mode est tombé sous le charme de la cité tourangelle où il passe désormais deux jours par semaine. Rencontre.

Né à Venise, élève aux Beaux-Arts de Paris puis à l’école Louis Lumière, Luigi Di Donna raconte sa première séance photo : c’était sur une plage de Deauville, avec une jeune fille de 14 ans devenue top model mais dont il taira le nom. Le début d’une vocation. Aujourd’hui, le photographe quadra est parfaitement intégré dans le monde du luxe : les plus grandes marques font appel à lui, l’initiateur du concept Red Collector, soit des coffrets thématiques « édités à 2 000 exemplaires, cousus main, dont les textes sont écrits par des écrivains et des poètes » et distribués à l’occasion de soirées select.

Luigi Di Donna a travaillé avec Luc Besson ou Jean Paul Gaultier, il a monté des projets autour de Romy Schneider, la Formule 1 ou Pedro Almodovar et il en prépare un autre centré sur James Bond. Partageant sa vie entre Paris, Londres et New-York, depuis quelques mois, il passe de plus en plus de temps à Tours, « une ville de patrimoine, de savoir-faire et d’histoire », une ville « qui fait partie de [son] voyage » et qui l’inspire. Comme beaucoup, c’est l’amour qui l’a amené jusqu’ici : sa chérie est originaire de Rochecorbon. Mais il ne vient pas seulement pour y passer du bon temps et flâner des heures dans des cafés pour discuter sans compter avec tous ceux qui croisent son chemin. Il s’est vite dit : « pourquoi ce qui se fait à Paris ne se ferait pas ici ? » Un pari audacieux. Même à 1h de la capitale, Tours tient à son statut provincial.

« J’aimerais organiser deux événements par an ici » poursuit Luigi Di Donna à une table du Café Marcel de la Place Plume où sa dernière exposition est à découvrir jusqu’à ce mercredi 3 mars, avant d’être accrochée chez Hello Sun Rue de la Scellerie dans quelques semaines puis de s’envoler vers le Japon, l’Espagne, l’Italie ou la Russie. Collection de 12 photos, Intouchable Armure de Chair est un projet qui a mis 4 ans à voir le jour, le photographe vénitien voulant prendre le temps de tout connaître de la vie de ses modèles avant de les immortaliser : « elles se sont tellement confiées à moi qu’elles n’avaient plus rien à cacher. » Avant chaque séance photo, il s’est donc passé 6 mois, le temps de construire des amitiés : « ce sont des filles qui voulaient toutes que je les prenne en photo mais moi j’ai voulu attendre le bon moment. »

Prises à Paris, New-York et Londres, les 12 images sont regroupées par triptyques et rassemblées par saison. Les modèles y sont dénudés, mais ici tout n’est qu’érotisme, chic et glamour : « je voulais montrer sans montrer » explique Luigi Di Donna dont les photographies (ici réalisées avec un appareil argentique et garanties sans retouches) sont scénarisées, mûrement réfléchies, « pour moi les mannequins sont comme des actrices » ajoute ce passionné de cinéma, qui se fait 3 à 4 toiles par semaine malgré son emploi du temps surchargé.

Bouillonnant d’idées, semblant infatigable, Luigi Di Donna travaille déjà sur son 2ème projet tourangeau qui devrait voir le jour au printemps avec le coiffeur Stéphane Bastide, « une exposition avec des photos que j’ai prises lors de défilés comme celles de l’Opéra Garnier de Paris, à l’époque où John Galliano était chez Dior. » Il travaille aussi avec l’opticien Art Optique sur la création d’une monture de lunettes en hommage à Romy Schneider qui pourrait être vendue au profit d’une œuvre de charité et aurait envie de faire partager ses connaissances avec les nombreux photographes tourangeaux. Il se murmure enfin qu’il a déjà repéré ici quelques filles qu’il rêve de voir poser devant son objectif…

Olivier COLLET

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