Une campagne anti-avortement mensongère à Tours

Elle est distribuée dans les boîtes aux lettres.

En ce début janvier 2016, il n’y a pas que des cartes de voeux dans les boîtes aux lettres de Touraine. On y trouve aussi un étrange tract bourré de désinformation et d’idées du passé. C’est l’association Rivage qui distribue ça, une structure bien discrète malgré son adresse en boîte postale. Et sa façon pour dissuader les femmes de subir une interruption volontaire de grossesse est simple : leur faire peur en sous-entendant que l’avortement favorise le cancer du sein, celui qui touchera une femme sur 8 au cours de sa vie.

« Des études l’affirment depuis plus de vingt ans » assène le texte, « mais on n’en parle pas en France. Sans doute ne veut-on pas effrayer (…) c’est pourtant une question de courage politique et de respect de la santé des femmes », ou plus sûrement parce que c’est des bêtises ? Quand on fait des recherches sur la question, on trouve plein de liens qui prétendent la même chose, mais ils émanent de sites aux infos bidons et complotistes à souhait type media-presse-info, sorte de brûlot au double-fond d’extrême droite ou alors des sites que l’on pourrait croire sérieux quand ils s’appellent contraception.fr mais dont la simple mise en page très années 90 doit alerter sur la véracité de ce qu’on peut y lire.

Le souci, c’est qu’il est plus facile de trouver des infos soutenant cette thèse quand on parcout le web que de liens qui la démentent. Surtout quand on sait que la plupart des recherches se limitent à la première page de Google. On a fini par tomber sur un rapport de l’Inserm (organisme officiel, page 28) qui nous dit que des études de 1992 et 1995 ont bien décelé une tendance à plus de cancers du sein chez des femmes ayant avorté mais sur des sujets ayant déjà des antécédents de cancers du sein dans leur famille (ce qui est un des principaux facteurs de risques de base) mais aussi que globalement une grossesse même menée à terme fait grimper le risque de cancer du sein pendant 10 ans. De plus, d’autres travaux de chercheurs n’ont rien prouvé du tout. Le blog Tours Antifa, qui relève que le texte de Rivage que nous évoquons ici a fait son apparition fin 2015 à Tours, ajoute qu’en 2014, l’American Cancer Society s’est basée sur 20 études pour conclure qu’il n’y avait aucun rapport entre une tumeur à la poitrine et une IVG. Bref, quand il n’y a pas de consensus de la science, on évite de tirer des conclusions définitives alarmistes, ça vaut mieux pour tout le monde.

O.C.

D’un point de vue scientifique la méta-étude de référence est parue en juin 2004 in The Lancet n°9424 Volume 363. Ecrite par le groupe collaboratif de chercheurs sur les facteurs hormonaux du cancer du sein, Abortion and breast cancer se base sur 53 études épidémiologiques réalisées dans 16 pays représentant 83.000 femmes pour conclure qu’il n’y a aucun lien entre les deux….

[Default= Lire la suite sur tours-antifa.samizdat.net/?p=1107 © Collectif Antifasciste Tourangeau]

D’un point de vue scientifique la méta-étude de référence est parue en juin 2004 in The Lancet n°9424 Volume 363. Ecrite par le groupe collaboratif de chercheurs sur les facteurs hormonaux du cancer du sein, Abortion and breast cancer se base sur 53 études épidémiologiques réalisées dans 16 pays représentant 83.000 femmes pour conclure qu’il n’y a aucun lien entre les deux….

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