A St Avertin, un organisme de formation devient SCOP pour rebondir

Ses 8 salariés sont associés au projet.

Une SCOP, c’est une entreprise dont toute l’équipe possède une partie des parts. Chaque personne qui y travaille peut donner son avis sur les grandes décisions à prendre. 75 sociétés ont déjà suivi ce modèle en Centre-Cal de Loire, le tirs dans notre département en Indre-et-Loire. Citons, par exemple, le café Le Court Circuit Place de la Victoire à Tours. Mais aussi, depuis le 5 octobre, Formatic Centre installée aux Granges Galland à St Avertin. Nous avons rencontré sa directrice, Marie-Christel Demey…

 

Expliquez-nous le processus autour de votre entreprise ?

Notre centre de formation en RH, langues et informatique-bureautique existe depuis 30 ans sur la région Centre-Val de Loire, essentiellement pour de la formation continue de salariés en entreprise. Comme toutes les autres entreprises on a connu des hauts, des bas. En 2013 nous avons été placés en redressement judiciaire suite à de grosses difficultés financières : 2010 a été difficile au niveau économique, la formation a été touchée, un responsable d’agence d’Orléans est parti à la concurrence… A la suite de ces difficultés, nous avons été rachetés par notre directeur et on a commencé à faire de belles années, de plus en plus de résultats. L’entreprise est redevenue saine avec de nouveaux produits, de nouveaux process… On faisait du résultat mais ça ne suffisait pas pour rembourser la dette. ,Ça devenait très compliqué d’expliquer à toute une équipe de formateurs, de commerciaux, d’administratifs, qu’on faisait une belle année mais que les hausses de salaires ou les investissements devaient attendre.

Ça pesait sur le moral ?

Plusieurs années comme ça ont entraîné une grosse frustration. On s’est dit que ce modèle économique ne fonctionnait pas et qu’il fallait opérer en changement. On s’st réuni en avril en se disant qu’on devait repartir sur un projet de SCOP. C’était déjà notre état d’esprit, notre façon de fonctionner depuis 5 ans. On est vraiment une équipe très investie, le management est très participatif avec des décisions en commun. On avait tous déjà notre mot à dire. Donc la SCOP était une évidence. Même nos clients nous l’ont dit.

Quelle est votre définition de la SCOP ?

C’est une équipe qui avance dans la même direction, qui a envie de faire partager une qualité de travail pour réussir sur un projet.

Ça change quoi au quotidien ?

Pour le moment pas grand-chose. Mais les statuts vont faire bouger les lignes : même si on prenait déjà les grandes décisions de façon collégiale, elles seront prises en assemblée générale. Un salarié égal une voix. Il n’y aura pas forcément la décision que l’on voudra.

Mais est-ce que ça pourra résoudre vos problèmes de salaires ou d’investissement ?

Déjà on n’a plus notre dette qui a été annulée (on en avait remboursé une grande partie). On n’a racheté que les actifs. On a pu aussi s’appuyer sur l’Union Régionale des SCOP, une belle rencontre, qui nous a donné l’appui de leurs outils financiers. Ils ont validé notre projet de financement qui a aidé à convaincre les banques et le tribunal. Pour la suite, on n’est pas inquiets. La SCOP nous a encore plus soudés. On est optimistes sur l’augmentation du chiffre d’affaire, nos emprunts sont raisonnables. La réaction de nos clients est positive. On espère donc développer nos formations, nos produits et augmenter notre nombre de formateurs vacataires. En attendant on reste à 8 et si d’autres personnes veulent s’associer à nous, pourquoi pas.

Photo : Alain Coutherut

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