A St-Pierre-des-Corps, un médecin salarié déjà très occupé

La ville a embauché une généraliste pour lutter contre la pénurie de docteurs sur la commune.

En début d’année, la ville de St-Pierre-des-Corps avait annoncé le recrutement d’un médecin généraliste salarié sur son centre de santé. Cette mesure a été décidée suite au manque important de docteurs sur la ville : les départs à la retraite se succèdent et les jeunes ne s’installent pas… Alors qu’elle est pourtant en zone urbaine, la commune est donc un désert médical.

St-Pierre-des-Corps n’est pas la première municipalité à prendre une telle décision pour aider ses habitants à se soigner. Une chose est sûre : elle a répondu à un besoin. Arrivée cet été dans son cabinet situé près de la mairie, Isabelle Hemar-Folliot a des journées bien chargées… En un mois et demi 130 personnes l’avaient choisie comme médecin traitant. Nous l’avons rencontrée.

« Notre région est la plus touchée de France en termes de déserts médicaux. En Touraine nous avons moins de problèmes que dans l’Indre, le Cher ou l’Eure-et-Loir mais cela reste très préoccupant car des patients n’ont plus de médecin traitant, même dans une commune comme St-Pierre-des-Corps qui touche Tours. Certaines personnes n’ont pas vu de médecin depuis deux ans parce qu’il est décédé et qu’elles n’ont pas trouvé de nouveau praticien. Ils sont nombreux à ne plus prendre de nouveaux patients.

C’est grave car un patient qui avait un traitement contre l’hypertension et se dit que finalement sans il n’est pas si mal, il va s’abîmer le corps tout doucement… Les gens ne se rendent pas compte. J’ai vu un monsieur sans traitement depuis deux ans, cela réduit les chances et augmente les risques de maladies cardiovasculaires.

J’ai pas mal de gens qui viennent me voir mais qui avant devaient aller à Tours ou Joué-lès-Tours. Certains allaient en bus + tram avec les enfants en poussette… C’est compliqué ! Dans les quartiers où il y a des arrivées de familles régulières c’est difficile de trouver, heureusement que certaines associations arrivent à les voir en cas de souci grave.

Est-ce que les autorités ont bien pris en compte le problème ?

J’ai travaillé au Conseil Départemental où l’on a notamment encouragé les médecins à s’installer en Maison de Santé rurale, en se regroupant avec d’autres professionnels. Il faut en créer d’autres, être incitatif auprès des jeunes médecins comme le fait la fac de médecine de Tours en créant un contrat pour que des jeunes s’installent en zone sous-médicalisée en échange d’un financement de leurs études… Malheureusement cela fonctionne peu. Alors peut-être que l’Etat doit surveiller encore plus la démographie médicale… On l’a peut-être plus fait pour d’autres professsions de santé, cela pourrait devenir nécessaire pour les médecins.

Le salariat est aussi une piste ?

Evidemment moi je suis pour car j’aime beaucoup le travail en équipe. J’entends les contraintes : ma directrice est plutôt un personnel administratif même si elle a une formation de soignante. En général, les médecins ont du mal à avoir ce poids administratif. Cela dépend du caractère. Pour des généralistes, si on aime le travail en équipe, c’est idéal. D’autant que je n’ai aucune contrainte de comptabilité, ou concernant les charges professionnelles. L’entretien des locaux, pareil, je ne m’en occupe pas. Enfin, j’ai demandé à garder des créneaux de 20 minutes par patient ce qui n’est pas forcément le cas en libéral. Même si des consultations ne le justifient pas, cela permet de passer plus de temps avec les personnes qui en ont besoin. La médcine générale c’est avant tout du relationnel, pas de l’abattage.

Propos recueillis par Olivier Collet

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