Village des Marques à Sorigny : le projet compromis après le Non de la CDAC

Le vote a été serré.

C’est un Non qui se joue à pas grand chose, mais un Non quand même : ce lundi, la Commission Départementale d’Aménagement Commerciale réunie en préfecture d’Indre-et-Loire à Tours a refusé l’implantation de Loire Valley Village, soit un village de boutiques de marques vendant leurs collections à prix réduits sur 20 000m² à Sorigny. Pensé pour abriter 150 à 200 magasins dans un décor de village typique du Val de Loire, ce centre commercial visait la création de 700 emplois d’ici 3 ans, avec près de 2 millions de visiteurs annuels, des Tourangeaux comme des touristes (le site retenu est tout près de la sortie de l’A10).

S’il n’est pas forcément enterré définitivement, le projet est en tout cas sérieusement compromis après le scrutin de ce 16 juillet… Ça a été serré : 17 personnes étaient amenées à voter à l’issue de la réunion exceptionnellement présidée par la préfète d’Indre-et-Loire. Résultat :

  • 7 voix Pour
  • 9 voix Contre
  • 1 Abstention

Joint par Info Tours.fr, le maire de Tours Christophe Bouchet, opposant de longue date, se félicite de cette décision : « ce dossier n’était pas du tout abouti, bâclé. Il n’y a pas eu la moindre étude sérieuse contradictoire, pas de discussion d’échange avec la ville, ce rejet est logique car ce village aurait été une bombe à fragmentation avec des conséquences sur les commerces de Tours : dans la ville il y a 10 000 emplois directs liés au commerce, 30 000 personnes vivent du commerce. Le centre-ville est dynamique, avec une grande diversité d’enseignes… Pourquoi mettre une bombe dans quelque chose qui fonctionne ? On ne met pas un centre d’art contemporain près de Chambord ! »

L’élu centriste a été lui-même présenter ses arguments devant l’assemblée en préfecture, expliquant avoir annulé un rendez-vous avec le 1er ministre pour défendre sa position : « je n’ai jamais dit non à toute initiative mais cela doit se faire de façon concertée, avec de vraies enquêtes économiques et écologiques. Il faut agir avec un minimum de recul. »

« Si on écoutait les consommateurs, la France ressemblerait à Disneyland »

Du côté des Verts, également opposés à une telle implantation, on se satisfait également du résultat : « ceux qui ont voté Non ont pris conscience des conséquences négatives à Tours mais aussi dans les petites villes à 150km à la ronde. Ce projet va à l’encontre du Grenelle de l’Environnement : il n’y a aucun transport collectif, c’est le règne du tout-voiture » explique Christophe Dupin qui annonce rester « vigilant » pour ne pas que le dossier resurgisse dans les départements voisins… « On ne manquera pas d’interpeller les autorités et les élus. A long terme, on est persuadés que ce serait une catastrophe pour les villes comme à Troyes. Les emplois créés d’un côté sont perdus de l’autre. »

Néanmoins, les promoteurs du Loire Valley Village n’ont peut-être pas dit leur dernier mot : ils peuvent saisir une Commission Nationale d’Aménagement Commercial pour tenter d’obtenir son accord… Christophe Bouchet n’hésitera pas à s’y présenter : « la CNAC doit tenir compte des politiques publiques en cours. Ce serait singulier aujourd’hui d’autoriser un tel village alors que le gouvernement lance une opération pour redynamiser les coeurs de villes. Ce serait aussi singulier de lutter d’un côté contre l’étalement urbain et de l’autre de déplacer un pôle commercial de 15km. » Et le maire de répondre aux citoyens qui voyaient plutôt ce projet d’un bon oeil pour faire du shopping : « si on écoutait les consommateurs, la France ressemblerait à Disneyland. » Les écolos like this.

Olivier Collet

Nous avons tenté de joindre les partisans déclarés du projet pour obtenir leur réaction, sans succès à l’heure de la publication de cet article.

 

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