Angélique Delahaye, une députée européenne influente ?

Dès son premier mandat, elle vise le leadership sur la question agricole.

Elle se défend d’être en campagne mais se rend bien compte qu’elle n’est pas assez visible et que ça peut lui être préjudiciable : Angélique Delahaye, députée européenne LR issue d’Indre-et-Loire (elle est maire de St-Martin-le-Beau), revient sur le devant de la scène locale entre deux allers-retours au parlement européen de Strasbourg et la gestion de son entreprise légumière comptant une cinquantaine de salariés dans la campagne tourangelle. Se définissant comme « politiquement incorrecte » elle avance des opinions et ambitions tranchées.

  • Le glyphosate :

Affirmant en utiliser très peu dans son entreprise, uniquement pour traiter les mauvaises herbes autour de ses plantations, Angélique Delahaye s’agace de l’ampleur prise par ce débat (« on a remis en cause la parole scientifique, ça me pose un problème »), elle estime toujours ne pas avoir de preuve de la dangerosité du produit, dénonçant un double discours français (« on a autorisé 600 produits contenant du glyphosate contre 60 aux Pays-Bas ») mais défendant des amendements pour réduire l’épandage de la substance dans les zones sensibles (près des écoles) et pour que l’institution européenne se dote d’un organisme afin de diligenter ses propres études indépendantes.

  • Les abeilles en danger :

Il y en a de moins en moins sur le continent, un vrai problème… « Personne n’est capable de dire ce qui entraîne une si forte mortalité » assure Angélique Delahaye. Les pesticides ? « Évidemment cela n’arrange pas mais c’est un raccourci fort de café. Il y a aussi le varroa, un parasite qui les tue. Le problème c’est également qu’elles manquent d’alimentation, on ferait donc mieux d’encourager les agriculteurs à mettre en place des jachères mellifères (des champs fleuris) et en les dédommageant quand ils le font. »

  • Biocarburants :

Angélique Delahaye explique qu’elle cherche actuellement un moyen de repopulariser ses substances au sein de l’Union Européenne, estimant qu’elles sont essentielles pour offrir un complément d’activité aux agriculteurs mais que le débat sur l’huile de palme a freiné leur développement. Elle préconise donc l’abandon de l’huile de palme (pour lutter contre la déforestation) mais la poursuite de l’encouragement à utiliser ses surplus d’huiles (colza, tournesol) en carburant afin de rester à 7% d’utilisation de biocarburants dans l’UE.

  • La Politique Agricole Commune (PAC) :

Elle doit être révisée l’an prochain mais Angélique Delahaye craint une nouvelle réforme a minima, un « truc à la marge » faute de temps pour plancher réellement sur les nouvelles mesures nécessaires ce qui, selon elle, ne va pas satisfaire les agriculteurs. En vue de cette révision, un rapport va être attribué d’ici 15 jours à un collectif d’élus européens et la Tourangelle souhaite mener les discussions « mais on est 180 à le vouloir dans le PPE » (le parti dont elle est membre).

  • Le soutien de l’Europe aux projets locaux :

On entend souvent dans la bouche du président de la métropole Philippe Briand que l’agglo ne fait pas assez appel aux fonds européens : « il y a une méconnaissance des aides et pas assez de projets qui émergent à cause des lenteurs administratives » reconnait Angélique Delahaye qui veut mener une réunion avec le président de la région et le président des maires d’Indre-et-Loire afin de créer par exemple un système d’information à destination des communes qui n’ont pas les ressources humaines nécessaires pour monter des dossiers. Elle regrette aussi que la région reste un intermédiaire entre les mairies et l’UE décidant des politiques auxquelles elle octroie les crédits européens.

  • Les relations entre l’Europe et la France :

« Ça m’agace quand on dit que c’est la faute de l’Europe alors que ce sont les États qui bloquent les décisions au sein du conseil européen. Je propose d’ailleurs un amendement pour que quand il y a abstention les votes ne soient pas comptabilisés », ce qui faciliterait les majorités, et donc les prises de décisions d’après Angélique Delahaye.

  • Emmanuel Macron :

« Il est totalement dans le En même temps : son premier geste quand l’Europe a décidé de renouveler l’autorisation du glyphosate pour 5 ans a été de dire que la France le faisait seulement pour 3 ans. Ce n’est pas pro-européen ça. L’Europe, il faut en accepter les bons comme les mauvais côtés, prendre aussi ce qui ne nous plait pas. »

  • Son avenir européen :

Même si le sujet n’est pas encore à l’ordre du jour chez Les Républicains, Angélique Delahaye – clairement Wauquiez compatible, puisqu’elle a soutenu le nouveau président du parti dès sa campagne – fait acte de candidature pour un second mandat. « Changer de députés à chaque fois est une mauvaise stratégie : en Allemagne, ils font au moins 3 mandats pour s’installer, maîtriser les sujets puis dominer la situation » argumente-t-elle, espérant donc être en position éligible. Mais les règles devraient être modifiées : les listes ne seront plus régionales mais nationales, ce que déplore l’élue qui craint des députés « hors sol », loin des préoccupations locales. Elle regrette aussi de ne plus pouvoir cumuler son mandat de maire avec un mandat européen (et affirme ne pas avoir encore choisi celui qu’elle abandonnera).

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