La Touraine vote largement Macron, mais pour combien de temps ?

Pas sûr qu’il réalise les mêmes scores lors des élections législatives du mois de juin.

Ce dimanche soir Emmanuel Macron a été élu président de la République avec plus de 65% des voix au niveau national et 69,23% des suffrages en Indre-et-Loire (30,77% pour Marine Le Pen, 9% de votes blancs, 23% d’abstention). C’est une victoire franche, bien plus franche que celle de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy, bien moins nette cependant que celle de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002.

Et alors que ses trois prédécesseurs avaient, dans la foulée, réussi à s’octroyer une majorité absolue à l’Assemblée Nationale, Emmanuel Macron risque d’avoir beaucoup plus de mal à l’emporter lors du scrutin des 11 et 18 juin. Plusieurs raisons à cela : sa victoire est à nuancer avec l’abstention importante et en progression par rapport au 1er tour, plus le nombre de votes blancs. De plus, que ce soit au 1er ou au second tour, beaucoup l’ont choisi comme rempart à d’autres au lieu de soutenir son projet. Enfin, son mouvement jeune n’est peut-être pas encore assez bien organisé pour mener une bataille de terrain et faire connaître ses candidats locaux dans les 577 circonscriptions du pays.

Si Emmanuel Macron a capitalisé de manière certaine sur son image, son dynamisme, sa jeunesse, son charisme, sa gouaille… pour l’emporter, ses représentants ne bénéficieront peut-être pas de la même aura dans 6 semaines. C’est une donnée qu’il faut prendre en compte, même si il y a jusqu’ici toujours eu une prime au vainqueur de la présidentielle dans les urnes aux législatives ayant suivi le scrutin.

Ainsi, difficile de tirer des conclusions hâtives des résultats dans les 5 circonscriptions d’Indre-et-Loire. Emmanuel Macron est en tête partout : 80,6% dans la 1ère (une grande partie de la ville de Tours), 65% dans la 2ème (Amboise…), 68% dans la 3ème (Loches, St Avertin, St-Pierre-des-Corps…), 67% dans la 4ème (Joué-lès-Tours, Chinon…), 66% dans la 5ème (St-Cyr-sur-Loire, Bourgueil…). Mais le mois prochain, quelles seront les affiches des seconds tours ? Nul ne peut vraiment le dire. A la différence de la présidentielle, il peut y avoir plus de deux choix au second tour dès lors que plus de deux candidats recueillent plus de 12,5% des suffrages du nombre d’inscrits. Si la mobilisation est conséquente, on peut donc imaginer des triangulaires voire des quadrangulaires avec En Marche, le FN, Les Républicains, la France Insoumise ou le Parti Socialiste en fonction des rapports de forces sur les territoires.

Du côté des candidats déclarés, ce dimanche soir, certains attendaient de voir quelle campagne ils allaient mener (frontalement anti Macron, ou plus constructive), tandis que d’autres (France Insoumise et Front National) étaient déjà clairement dans une optique de lutte, décidés à être chacun la première grande force d’opposition quand LR et PS sont plus mesurés, plus coopérants.

En fait, comme la campagne présidentielle a basculé en quelques semaines, celle des législatives va aussi être très mouvementée. Elle dépendra déjà des premiers jours d’Emmanuel Macron au pouvoir, des signes qu’il enverra avec son gouvernement, ses premiers discours, ses déplacements, ses éventuelles lois adoptées par ordonnance, ses déclarations à l’étranger… Ensuite, il faudra voir si la gauche part totalement dispersée en Touraine ou si des alliances sont possibles, il faudra suivre la campagne des futurs candidats d’En Marche pour l’instant inconnus du grand public et toujours pas officialisés (même si des noms se précisent comme Philippe Chalumeau à Tours).

Au soir de cette présidentielle, on ne peut donc faire aucun sondage qui vaille la peine d’être pris au sérieux. Les estimations nationales ne prennent pas en compte les particularités locales (communes rurales, rapports de forces entre formations politiques). Tout ce que l’on sait, c’est que ces législatives permettront de savoir d’une manière plus claire ce que pense le pays, quel avenir politique il a envie de créer. C’est comme le disent beaucoup de commentateurs le scrutin roi de cette année 2017, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant. Le parlement aura plus que jamais sont mot à dire dans les 5 prochaines années, le nouveau locataire de l’Elysée est prévenu.

Olivier COLLET

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