Faire le plein de sa voiture électrique devient payant en Indre-et-Loire

240 bornes de recharge sont installées dans le département, dont deux qui permettent de retrouver 100% d’autonomie en 10 minutes.

L’indre-et-Loire est le premier département français à avoir déposé un dossier de demande de soutien financier pour le développement d’un réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques. Aujourd’hui, il est temps de mesurer le chemin parcouru : « nous avons 4 fois plus d’immatriculations de véhicules électriques que nos voisins » souligne Jean-Luc Dupont, président du SIEIL, le syndicat départemental dédié à l’énergie électrique qui gère les 240 prises publiques tourangelles et compte 600 conducteurs abonnés susceptibles de les utiliser.

« Le déploiement de notre réseau arrive presque à son terme avec 20 à 25km entre chaque chargeur » détaille Jean-Luc Dupont qui vient également de participer à l’inauguration de deux « super-chargeurs » capables de redonner toute son autonomie à un véhicule électrique en 5 à 10 minutes. « C’est un projet mené en partenariat avec Vinci Autoroutes. Nous en avons donc installé un sur l’aire de covoiturage d’Autrèches et l’autre au niveau de la barrière de péage de Bourgueil. A terme, il en faudrait 6 sur les autoroutes du département afin de répondre aux besoins des automobilistes en itinérance (ceux qui partent en vacances ou qui sont en déplacement profesionnel, ndlr). Nous travaillons pour en avoir 6 sur les différentes autoroutes tourangelles, à Ste-Maure-de-Touraine sur l’A10, Neuillé-Pont-Pierre sur l’A28, Sublaines sur l’A85 et enfin Joué-lès-Tours ou Chambray-lès-Tours pour l’agglomération tourangelle. »

2/3 du parc automobile font moins de 50km par jour

Capables de redonner à votre véhicule l’énergie nécessaire pour rouler 150 à 200km de plus, voire 300 à 400km pour les voitures électriques haut de gamme, ces chargeurs sont 4 à 7 fois plus rapides que les bornes de recharge actuellement disposées sur le territoire et qui font le plein en 45 minutes à 1h15 selon le type de véhicule (ces dernières étant elles-mêmes bien plus efficaces qu’une recharge à domicile qui prend 7 à 8h). Mais pour que les super-chargeurs aient vraiment une utilité, il faut que tous les départements s’en équipent afin de mailler l’ensemble du territoire hexagonal : « aujourd’hui, le principal frein à l’achat d’un véhicule électrique c’est encore l’autonomie » note Jean-Luc Dupont.

Selon le président du SIEIL, il y a pourtant un argument de poids qui pourrait faire pencher la balance en faveur de l’électrique : « en France, 2/3 du parc auto font moins de 50km par jour, alors la problématique de l’autonomie ne devrait même pas être un sujet. » Néanmoins, il concède que, d’un coup, les conducteurs peuvent avoir besoin de faire 300km dans la journée et a un message pour eux : « pour les longues distances, on peut louer une voiture ce que font déjà certaines personnes qui n’ont pas de véhicule et n’en prennent un que pour partir en vacances. Il faut changer les mentalités. »

De 2 à 10€ pour un plein

Si les particuliers tourangeaux sont aujourd’hui les plus nombreux à rouler à l’électrique, ce sont les collectivités qui ont donné l’exemple, soutenues par des aides financières du SIEIL : « à Tours, chaque véhicule réformé est désormais remplacé par un autre qui roule électrique » explique par exemple Yves Massot, adjoint au maire chargé du développement durable. « Les mairies et les communautés de communes utilisent beaucoup la location longue durée pour pouvoir changer régulièrement de véhicule et profiter des dernières évolutions technologiques en matière d’autonomie » note pour sa part Jean-Luc Dupont.

L’électrique commençant donc à avoir une part de marché conséquente en Touraine, le SIEIL a décidé de rendre les pleins payants à partir du mois d’avril ; environ 2€ pour les charges accélérées (45min à 1h15) et autour de 10€ pour les « super-chargeurs », ce qui – même pour 150 à 200km – reste bien moins cher que l’essence. Deux systèmes sont prévus pour le réglement : une facturation mensuelle pour les abonnés ou un paiement à la carte pour les usagers occasionnels du service.

Olivier COLLET

A Tours, toujours pas de bornes de recharge publique…

S’il y a bien 240 prises permettant de faire le plein d’électricité pour sa voiture en Indre-et-Loire, la commune de Tours – première ville du département – en est totalement dépourvue (contrairement à St-Cyr-sur-Loire ou Joué-lès-Tours par exemple). L’adjoint au maire chargé du développement durable Yves Massot le justifie en indiquant qu’il était opposé à l’installation de bornes gratuites. Il ajoute cependant qu’une réflexion est engagée mais qu’elle n’aboutira pas avant la fin 2016 voire début 2017 : « il nous faut choisir le fournisseur, les emplacements et surtout évaluer les besoins. L’installation se fera donc progressivement. »

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