« Jean-Yves Couteau est parti en président »

Suite au décès du président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire, ses amis et opposants politiques lui rendent hommage…

L’annonce d’un décès n’est évidemment pas un moment propice pour critiquer la personne disparue. Néanmoins, suite au départ soudain de Jean-Yves Couteau après de longs mois de lutte contre la maladie, on constate une véritable unanimité dans les discours des personnalités locales qui l’ont connu. Ainsi, même dans les rangs de ses opposants politiques on reconnait énormément de qualités au président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire, parti à 57 ans, moins d’un an après son élection à ce poste.

1er vice-président du département, et amené à prendre sa suite, l’élu Les Républicains Jean-Gérard Paumier (également maire de St Avertin) fait sans doute partie de ceux qui ont été le plus touchés par ce décès, d’autant qu’hier soir encore il s’était rendu à son domicile pour évoquer la session sur le débat d’orientations budgétaires prévue vendredi (maiis finalement reportée). Il garde donc comme dernier souvenir l’image d’un homme au travail, qui continuait à prendre toutes les décisions pour le département, faisait les choix budgétaires, consultait ses vice-présidents, lisait les dossiers jusque dans les moindres détails… « Il est mort en président » répètera Jean-Gérard Paumier qui a rencontré Jean-Yves Couteau au début des années 80 et se souvient « d’un jeune qui en voulait » saluant « le courage de son combat, le courage de son action » tout au long de la carrière de cet homme « fier, cultivé, à l’humour piquant mais jamais méchant. » Au créateur du Chapiteau du Livre, il souhaite d’organiser « là où il est désormais » un « Chapiteau Céleste » avec les auteurs qu’il admirait.

« C’était un Personnage qui incitait à ce que l’on bouge les lignes »

Conseiller départemental de Tours Nord et membre de l’UDI comme Jean-Yves Couteau, Xavier Dateu garde en mémoire sa première rencontre avec le président des jeunes giscardiens pendant la deuxième campagne de l’ancien président en 1981 : « on a collé des affiches ensemble… » « Je perds un ami, c’est cruel, un petit cataclysme… Jean-Yves Couteau était un Personnage, avec lui il y avait une exceptionnelle ambiance de travail et sa façon d’écouter doit se pérenniser. C’était un homme charmant, vivant, tonique… Il incitait à ce que l’on bouge les lignes. Et ce que je dis là ce ne sont pas des propos de nécrologie, ce sont des propos de vie. Il avait de vraies qualités. »

Président départemental de l’UDI, Christophe Bouchet salue « un homme fort, doux dans sa relation aux autres, ferme dans ses convictions et dans l’application des décisions prises. (…) Sur le plan politique, il était évidemment le meilleur trait d’union entre l’UDF (qu’il présida en Indre-et-Loire) et l’UDI. Son expérience politique irremplaçable est un vide cruel pour nous. Continuer notre action, au centre, sans tabou, sera le plus grand des hommages à lui rendre. (…) Jean-Yves a toujours eu soin de mettre ses talents au service des autres très jeune, dès 26 ans lorsqu’il devint maire adjoint puis conseiller général ou lorsqu’il était chargé de cours et qu’il transmettait ses passions avec gourmandise. Au conseil départemental, malgré la maladie il avait apporté cette patte, ferme, chaleureuse et humaine. A titre personnel, je me souviens du jeune homme que je retrouvais boulevard Béranger il y a plus de trente ans et qui guida mes pas dans le journal gratuit que nous avions lancé avec le Professeur Larmande. Une vieille histoire centriste, déjà. « 

« Il avait une vraie vision »

Maire UDI de St-Règle, Christine Fauquet connaissait Jean-Yves Couteau depuis 2007 : « c’était un épicurien avec beaucoup d’humour, de raffinement, d’intelligence… Sur sa maladie, il prenait beaucoup de recul et maniait l’autodérision. Il était toujours très lucide mais on espérait tous tellement que l’on ne parlait pas de ça, quand je l’appelais on évoquait les livres ou la politique. C’était un homme qui adorait le débat, il était un peu cabotin. Je suis déçu qu’il n’ait pas eu le temps de faire des choses, il avait une vraie vision. C’était un homme politique mais aussi un technicien et il n’aurait supprimé que des choses inutiles. Je me souviens enfin de sa passion pour les mises en scène comme lors des voeux de St-Cyr-sur-Loire avec Philippe Briand. Tous les deux, ils étaient comme des frères. »

Sa relation intime avec Philippe Briand – maire de St-Cyr-sur-Loire et dont Jean-Yves Couteau était le 1er adjoint – c’est aussi ce que retient l’élue UDI de Tours Sophie Auconie : « pour Philippe qui a déjà perdu son épouse et son ami Jean Germain cela va être très dur. Il perd son compagnon de route, son acolyte, son fidèle ami. Son épaule, son oreille. » « Jean-Yves Couteau avait créé une vraie cohésion autour de lui » se souvient aussi celle qui l’avait affronté pour la présidence locale du Nouveau Centre en 2011 (ce qui avait distendu leurs relations alors qu’ils se connaissaient depuis vingt ans, leur première rencontre remontant à l’époque où Jean-Yves Couteau était directeur général des services du Conseil Général du Loir-et-Cher). « Il laissera un grand vide, c’était un homme de coeur, extrêmement cultivé. Il a laissé et laissera une grande empreinte dans notre histoire territoriale. »

« Pour lui il n’y avait pas d’opposition politique mais une complémentarité »

Dans les rangs des Républicains, la députée Claude Greff regrette « le départ brutal d’un ami de longue date avec lequel je partageais des sentiments de profond respect, de complicité et d’une sincère amitié est une épreuve difficile. Il a toujours été présent dans mon parcours politique par son fidèle soutien. Je salue l’homme engagé dont les qualités humanistes étaient une chance pour notre département. Son combat contre la maladie n’a jamais altéré son sens des responsabilités. »

On le disait plus haut, même ses opposants saluent sa façon de voir la vie et la politique. Pour Dominique Lemoine (conseiller départemental UDE de Tours-Est), « c’était un humaniste au fond de son âme et il avait apporté ça au département. Il avait à la fois la capacité de décider et d’écouter les autres comme quand il m’a associé dans le combat pour la défense du CEA de Monts. D’ailleurs il ne parlait pas d’opposition mais de de complémentarité. Incontestablement il va me manquer… »

Présidente du PRG37, la conseillère régionale Mélanie Fortier faisait également partie de ses amis : « il était très attaché à la Touraine et s’est beaucoup battu pour sa ville, la culture et la lecture. Je le connais depuis quinze ans, et je me souviens par exemple de fêtes d’écoles lorsque sa fille (de 15 ans, ndlr) était scolarisée au même endroit que mes beaux-enfants. Il était hyper drôle et décapant, toujours la bonne blague en représentation. Il était très convivial, très tourangeau dans le bon sens du terme. »

Olivier COLLET

Une dernière réaction :

Maurice Leroy, président (UDI) du Conseil Départemental du Loir-et-Cher :  » Curieux de tous et de tout, il avait placé sa vie sous le signe de l’action et des projets. Ainsi avait-il créé, par exemple, le formidable Chapiteau du Livre à Saint-Cyr-sur-Loire, ville dont il avait été durant des années adjoint au Maire, Philippe Briand. Son élection en tant que Président du Conseil départemental d’Indre-et-Loire, malgré la maladie, a montré combien Jean-Yves était attaché plus que tout à sa Touraine et à l’action publique locale. Grâce à son sens de l’ouverture et du dialogue nous menions ensemble une coopération très active entre nos deux départements et entretenions des contacts quasi quotidiens. Son dernier combat, il l’aura mené avec toute la force qu’on lui connaissait.« 

Photo : Jean-Gérard Paumier avec le livre de condoléances accessible à tous au Conseil Départemental à Tours (plus d’infos ici).

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda