[La question conso] Financement participatif : attention aux risques

Les explications de l’UFC Que Choisir 37.

Vous avez des questions sur l’économie, les produits du quotidien, la consommation en général ? Chaque jeudi, Info Tours.fr et l’UFC Que Choisir d’Indre-et-Loire vous répondent. Ecrivez-nous à [email protected] avec « Que Choisir » en objet de votre message et on s’occupe du reste.

 

Question de la semaine : « Je suis tenté par le financement participatif, le crowdfunding, mais hésite un peu à me lancer. A quelles plateformes faut-il s’adresser pour trouver des projets sérieux à financer, quels sont les rendements et les risques de ces investissements ? »

Réponse de l’UFC-Que Choisir 37 :

Pour rappel, le financement participatif est un prêt d’argent par des consommateurs à des petites et moyennes entreprises par le biais de plateformes sur Internet. Des projets peuvent être ainsi financés par des dons, des prêts ou des investissements du public. Ces plateformes permettent la mise en relation d’entrepreneurs et d’internautes, assurent la gestion des transferts de fonds entre les intervenants et se rémunèrent en règle générale par des commissions prises sur les fonds collectés, entre 5 et 10% des montants.

Au delà de prêts consentis par son entourage, un entrepreneur peut ainsi, par ces plateformes, atteindre un public plus large et éviter de faire appel à un financement bancaire classique.

A titre d’exemple, on peut citer le financement participatif de musiciens et chanteurs. Des internautes ont pu participer à des productions musicales et contribuer à la réussite de jeunes artistes. Ce coté sympathique de l’investissement participatif est une des raisons de son succès ces dernières années.
Parmi les nombreuses plateformes, on trouve MyMajorCompany (musique), Ulule (européen), KissKissBankBank, pour n’en citer que quelques unes. Des sites spécialisés sur Internet permettent d’obtenir une liste plus exhaustive, par thème d’investissement

L’UFC-Que Choisir relève de réels risques pour les consommateurs avec ce mode de financement :

Un des principaux acteurs français du financement participatif a été placé en liquidation judiciaire, par ailleurs, UFC-Que Choisir constate les abus de certaines plateformes. Ces investissements n’ont pas de cadre juridique réellement protecteur des consommateurs, Que Choisir met en garde sur le risque de ces produits spéculatifs, dont le rendement est parfois bien loin des promesses. Pour les prêts d’argent, une explosion des taux de non remboursement des échéances est constatée, + 120 % en 18 mois, 300 millions d’euros en France en 2017. Un constat préoccupant puisque que près d’une entreprise financée sur dix (9,5 %) ne remboursait plus ses échéances l’an dernier. Dans le détail, près d’un prêt sur cinq n’est plus remboursé chez Lendopolis (18,3 %).

La rentabilité des investissements participatifs :

Les défauts de remboursement évoqués ci-dessus se traduisent par une rentabilité en berne. Suite à l’étude de 293 prêts financés sur un an par Lendix (maintenant October), la plateforme leader du marché, l’UFC-Que Choisir estime à seulement 0,69 % son rendement annuel net. Ces placements offriraient en réalité une rentabilité proche, voire inférieure à celle du Livret A, sans pouvoir compter sur son caractère entièrement sécurisé et liquide.

Des mesures sont attendues bientôt, les explications sur le site de l’association de consommateurs.

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